
Luka Faulisi a vingt-trois ans. Il est issu d’une famille de musiciens. Ses parents jouent de la flûte et en plus son père les répare. Ce dernier, originaire de Sicile, est arrivé à Paris à vingt ans. Sa mère, Serbe, y est venue dans les années 90. Et le garçonnet, à 3 ans ½, tombe en arrêt devant un violon. Sa mère lui forme l’oreille en lui montrant des documentaires et en lui faisant écouter des morceaux pour violon. Ses parents lui en fabriquent un en carton afin qu’il s’entraîne à le tenir et à y placer ses doigts. Il commence son apprentissage grâce à la méthode Suzuki. À six ans, avec son professeur Alexandre Brussilovsky, issu de la grande école de violon russe, il est « à bonne école » jusqu’à son dixième anniversaire. À l’adolescence, c’est une autre grande figure de la musique dont il devient l’élève : Boris Belkine du conservatoire de Maastricht.
Passionné par le chant, il enregistre son premier album Aria dédié aux airs d’opéra. Fin 2022, à Hong Kong, il donne son premier concert en tant que soliste. D’autres suivent : Turin ; Macao ; la Slovénie ; Liverpool ; avec des orchestres prestigieux : la Philharmonie opéra ; l’orchestre national du Capitole de Toulouse ; l’orchestre national d’Île de France… Ce premier CD est une belle réussite, saluée par la critique comme par le public.
Puis, le jeune soliste a eu envie d’enregistrer, fin avril 2024, Les quatre saisons de Vivaldi, qu’il a revisité. Il nous propose un voyage chronologique et géographique de cette œuvre par d’autres compositeurs. Parfois, il se produit sur scène accompagné par Yann Antonio, chorégraphe, qui a eu l’idée d’allier la musique classique à la danse pour ce morceau Vivaldi Four Seasons Concerto No. 2, Summer. Vous verrez là un musicien classique loin des clichés : rangés le costume classique et la chemise pour laisser place au jean blanc et au perfecto de cuir noir pour un clip entre ombre et lumière. « J’ai envie de moderniser le concept de clips. » C’est réussi !
Avez-vous toujours eu envie d’être soliste ?
« Oui. Il faut savoir que derrière il y a toute une équipe qui me soutient, travaille et croit en mon potentiel. Même si je souhaite devenir soliste, il y a beaucoup de concurrence. Il faut se faire connaître auprès des chefs d’orchestre et des organisateurs de concerts via notre agent. Puis, il y a aussi des moments où ce sont les chefs d’orchestre et les organisateurs qui nous invitent. Être soliste change le rapport au public. Notre rôle est de toujours innover pour intéresser les spectateurs. »
Comment voyez-vous votre futur ?
« J’aimerais toujours garder ma fraîcheur et ne pas stagner. Et je souhaite trouver des projets qui m’intéressent et qui intéresseront aussi le public. »
Quel est le lieu dans lequel vous avez aimé le plus jouer ?
« C’est à la Philharmonie de Paris. Je rêvais d’y jouer, c’est chose faite et j’y ai passé un très très beau moment ! C’est une des salles qui me touchent le plus. »
Luka est très présent sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram et Facebook. En tapant son nom, vous le trouverez et pourrez visionner des clips, comme celui tourné pendant le Covid à l’Opéra-Garnier Carmen Fantasie : Prélude – Habanera. Vous constaterez aussi qu'il ne manque pas d'humour !
Venez nombreux à Beaugency (re)découvrir cet artiste prometteur de grand talent !
Édith Combe